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2021
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Article de Presse paru dans l'Hebdomadaire "Le Penthièvre"

 

Par Bertrand Dumarché

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Le 9 septembre 2009, pour Alain Raoult, c’est la fin d’un combat judiciaire. Après des années de lutte. Deux heures de plaidoirie. Il s’arrêtera là. Quelle que soit la décision des juges. Il n’ira pas plus loin. Être dans un tribunal pour dire sa vérité, c’est déjà une victoire.
Seul face aux magistrats, "j’avais l’impression d’être le bout de chiffon qui se battait contre le béton".

 

Debout.

 

"Si vous saviez ce que fut cette traversée du désert interminable où chaque jour et durant plusieurs mois, je me suis interrogé sur ce que je faisais là. Plus de 900 jours de ma vie passés à souffrir et à craindre [… ] Oui, le harcèlement au travail fait souffrir". Ainsi concluait-il sa plaidoirie après avoir exposé les 50 éléments de harcèlement qu’il avait relevés.


Soutien de son équipe.


Le harcèlement au travail, c’est le combat d’Alain Raoult. "Au début, c’était très subtil. J’enseignais la santé publique et je travaillais avec des étudiants atypiques". Des difficultés pour avoir un bon de commande, des allusions, du courrier ouvert.
Tout cela a commencé en 1997. "J’ai compris que le directeur pensait que je voulais prendre sa place". Mais Alain Raoult n’a jamais été candidat à la fonction. "A chaque incident, je gérais au coup par coup. Je tenais parce que j’étais passionné par mon boulot et que j’étais soutenu par mon équipe. Alors, je gardais tout pour moi. Mais mine de rien, ça usait à petit feu".


De plus en plus fort.


Les incidents se poursuivent. " En 2004, le directeur s’en va. La succession est compliquée". Fin 2004, Alain Raoult est au plus bas. "Psychologiquement, je suis très mal". Mais il y a des projets en route, notamment un travail avec le Niger. "Et là, le harcèlement commence de plus en plus fort".
L’enseignant a du mal à être remboursé de ses frais. "On fait des commentaires sur mon travail. On remet en cause mes évaluations et même ma probité professionnelle". Quand il dénonce des faits, on ne le croit pas. "Un jour, la violence accumulée était telle que je m’effondre. Les étudiants me trouvent en larmes". Et ils lui apportent leur soutien. "Alors pour m’atteindre, on va toucher les étudiants".


La machine est en route.


Dans le même temps, Alain Raoult prépare une thèse. Pas facile dans ces conditions. "On me met des bâtons dans les roues. On me prête des propos, des agressions verbales à l’encontre de la directrice. Je me rends compte que la machine est en route. Je m’attends à ce qu’on brise ma carrière".
Octobre 2006, l’enseignant est en arrêt maladie. "Mais je veux être avec mes étudiants jusqu’au bout. Alors je tiens comme je peux ? Le 8 janvier 2007, je dois retourner au boulot. Mais franchement, je pense aller au pont du Légué et me jeter".


Dépôt de plainte.


Plus fort, il revient à l’IFSI. Mais le 10 janvier, la direction lui enlève son enseignement. "Tout s’écroule. Il est 10 h. Je ramasse mes affaires et je m’en vais". Il sera en maladie jusqu’à sa retraite. Un départ qui n’arrête pas, pour autant, la machine. "En février 2007, j’ai déposé plainte auprès du procureur".
De nombreux enseignants le soutiennent "mais certains ont la trouille. Je reste toujours informé de ce qui se passe, de ce qui se dit".


Une médiation.


Au cours de la procédure, le procureur ordonne une médiation. "Ce qui démontre que le délit est constitué". Mais la médiation n’aboutit pas. Ce sera donc jugé par le tribunal correctionnel. Sauf que l’avocate d’Alain Raoult le lâche en cours de route.
"Mais pas question pour moi d’abandonner. J’irai au pénal". Alain Raoult se retrouve donc au tribunal le 9 septembre 2009. "Là, je demande trois heures au président pour plaider. Il m’en donne deux. C’est déjà exceptionnel". Deux heures pour expliquer son calvaire.


518 pages pour raconter.


A la fin de sa plaidoirie, "tout le monde pense que je vais gagner". Résultat. Alain Raoult est débouté. "Je ne fais pas appel, comme je l’avais prévu". Mais il apprend que le garde des sceaux demande une enquête. "J’apprends aussi que le tribunal a jugé qu’il y avait bien harcèlement mais m’a débouté pour vice de procédure".


Le combat n’était pas fini pour autant. Alain Raoult a écrit son histoire. Plus de 500 pages pour « raconter l’horreur ».

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Aujourd’hui, il édite son ouvrage. "Pas pour me faire plaisir mais pour témoigner. On nie trop le harcèlement moral au travail. Il faut se protéger".



 

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